Caroline Abbou-Rossi : « Ferrari, c’est une partie de ma maison »

Pilote, collectionneuse de voitures et amoureuse de Ferrari, Caroline Abbou-Rossi incarne l’archétype de la Tifosa. Rencontre avec une femme pour qui la passion s’est transformée en adoration.

En tenue de cavalière, Caroline Abbou-Rossi entre dans le café Franco Graziella à Turin. Elle prévoit de retrouver son fidèle destrier après l’entretien. Mais pour l’heure, elle vient parler d’un autre cheval. Si elle aime profondément l’équitation, sa passion favorite reste le Cheval Cabré italien. Celui qui rythme sa vie. « J’ai failli mettre mon t-shirt Ferrari mais mon fils m’a dit non », dit-elle en rigolant. D’un sourire radieux et d’une immense prestance, Caroline Abbou-Rossi lance la conversation, elle aime la vitesse.

La vie en rouge

« J’ai volé ma première voiture à l’âge de 8 ans, mon père m’a donc dit qu’il fallait que j’apprenne à conduire ». Voilà comment débute l’aventure vrombissante de Caroline Abbou-Rossi. Avec fierté et nostalgie, elle se souvient de ces moments. Les étoiles brillent aussi dans ses yeux lorsqu’elle évoque la mythique Ferrari F40, son « premier amour ». Ferrari, un mot qui clignote rouge dans sa tête. Ferrari, un mot qui symbolise aussi la construction de sa vie. « La Scuderia Ferrari, c’est une partie de ma maison. On peut déménager, mais on se crée un refuge dans lequel on place tout ce qui nous est cher. C’est quelque chose qui m’a accompagné depuis toujours, et avec lequel j’ai l’impression d’évoluer. Ferrari, c’est mon point de repère ».

Des gestes d’excitation et de passion accompagnent ses déclarations. Caroline Abbou-Rossi n’aime pas simplement Ferrari. Elle vit Ferrari. Et les conduit aussi. « Il n’y a pas de mot pour décrire les émotions quand on est au volant d’une Ferrari. Il y a des regards, des sourires, mais il n’y a pas de mots. Vous ne possédez jamais réellement une Ferrari ». Comme un mythe, avec une barrière entre l’humain et la voiture.

Ferrari, c’est « croire en quelque chose que tu n’as jamais vu »

La messe de Caroline Abbou-Rossi, c’est celle du dimanche après-midi. « Quand il y a une course, je suis assise dans un coin. Il ne faut pas me déranger parce que je vis la course. Et je n’ai aucune objectivité. J’ai un mari pour ça ». Entre eux, les débats tournent autour de la disette de Ferrari, qui n’a plus été championne depuis dix-sept ans. La tête baissée dans ses bras, elle en rigole, pleine d’autodérision, mais reste fidèle. « Être Tifosi nécessite cette foi et ce besoin de croire. Il y a un partage de valeurs communes avec la religion catholique, comme la volonté de croire en quelque chose que tu n’as jamais vu », s’amuse-t-elle.

Caroline Abbou-Rossi évoque ensuite un sujet important et fondamental à ses yeux : la dernière voiture de son père. Elle est émue mais garde de la fierté dans son regard. Celle d’honorer celui qui a déclenché son amour pour l’automobile et Ferrari. « Je viens de la faire complètement refaire et je demanderai à mon fils de lui trouver un nom. On va aller à Modène avec cette voiture. C’est obligatoire. C’est le pèlerinage ». Le Cheval Cabré, c’est sa religion. Et aussi sa vie.

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